Lors du séquençage et de l'annotation des génomes, les ORF de moins de 100 codons (small ORF ou smORF) n'ont pas été pris en compte afin d'éviter les fausses annotations de gènes. Cependant, la découverte récente de prétendus ARN non codants (ARNnc) capables de coder des microprotéines de moins de 100 aa à partir de leurs smORF non annotées a mis en lumière une nouvelle population de molécules inconnues. Ces petites protéines traduites à partir des smORF portent différents noms : microprotéines, peptides smORF, micropeptides, SEP ou AltORF. Le développement de techniques à haut débit dédiées à l'identification des smORF potentiellement codant a conduit à l'identification de milliers de smORFdans tous les génomes. Seule une fraction du microprotéome a été explorée, ce qui suggère qu'il constitue un réservoir potentiel de nouveaux régulateurs biologiques. Nous travaillons sur les microprotéines depuis leur émergence, et nous avons déchiffré le mode d’action moléculaire des peptides Pri, pionniers dans le domaine, dans différents tissus à différents stades du développement de la drosophile.
Actuellement, nous identifions de nouvelles microprotéines bioactives qui contrôlent les processus de développement et les fonctions reproductives en utilisant la drosophile comme modèle animal in vivo. En combinant l'imagerie cellulaire, la génétique moléculaire, les approches transcriptomiques et protéomiques, nous visons à déchiffrer la fonction moléculaire des microprotéines in vivo.