Organismes modèles
Figure : Formation et conséquences des hybrides ARN:ADN aux cassures double-brin. Lorsqu’une cassure survient au sein d’un gène actif, cela entraîne l’arrêt de la transcription, ce qui facilite la formation d’un hybride ARN:ADN. Cet hybride participant à l’initiation de la réparation doit cependant être éliminé pour permettre une réparation fidèle et le maintien de l’intégrité du génome et la survie cellulaire.
Quand notre ADN se casse, nos cellules le réparent avec une haute précision. Mais une molécule inattendue, l’ARN, s’invite dans ce processus et forme des structures particulières appelées hybrides ARN:ADN où l’ARN « s’entremêle » à l’ADN. Gaelle Legube, Aline Marnef, Thomas Clouaire, Florian Saur, Emma Lesage, Lea Pradel, Sarah Collins, Anne-Laure Finoux, Emile Alghoul, Benjamin Le Bozec, Vincent Rocher, Romane Carette, Nadine Puget, Marie Couralet et Melanie Petiot (MCD-CBI) viennent de préciser l’origine de cet ARN formant les hybrides, jusque-là encore très controversée.
Lorsqu’une cassure double-brin survient au sein d’un gène actif, il était déjà connu que sa transcription est interrompue. Pourtant, des structures hybrides ARN:ADN apparaissent précisément au niveau des cassures. Ces structures sont composées d’une molécule d’ARN s’hybridant à un brin d’ADN. Comment expliquer la présence d’ARN à l’endroit même où leur production est censée être interrompue ?
Grâce à des techniques de séquençage à haut débit, Gaelle Legube et son équipe ont découvert que ces hybrides ARN:ADN ne sont pas formés à partir d’un ARN néosynthétisé au site de la cassure, comme le suggérait plusieurs études précédentes, mais qu’ils proviennent d’ARN déjà présent avant l’apparition de la cassure.
Cette étude apporte une nouvelle vision du rôle de l’ARN dans la réparation du génome. Elle ouvre de nouvelles perspectives quant à la manière dont ces mécanismes pourraient être ciblés à des fins thérapeutiques, notamment dans le développement de traitements anticancéreux.
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